J'étais assise sur ma chaise, ma tête collée contre le banc, je regardais les minutes passer, lentes, reposantes, endormantes.. soudain, la chose que j'attendais depuis maintenant exactement quarante-neuf minutes et cinquante secondes se produit. La longue et criarde sonnerie retentit dans tout l'établissement, ni une ni deux, je pris mon sac, mon classeur et me rua dans les couloirs.- Athéé ! Attends, allez fais pas la tête sérieusement, je suis désolé, je veux pas me disputer avec toi. facile à dire, il me prenait pour une idiote ou quoi, il n'était pas au courant de ce qu'il avait dit à mon sujet. Il me prit par l'épaule, je m'en dégageai, j'avais 16 ans, juste 16 ans et j'étais déjà tellement adulte. J'avais souvent du compter sur moi-même, j'étais très indépendante. Ce garçon était un peu tout pour moi, mon meilleur ami, mon petit ami, mon équilibre. Tant d'années passées ensemble, tant de rêves construits. Petits, nous nous cachions sous les tables, pendant que nos parents parlaient affaires et autres sujets qui ne nous regardaient pas, je lui promettais d'être une femme aimante, depuis le début nous nous aimions. Malheureusement, tout à une fin. - Athéna ! Allez quoi ! - QUOI LOUKA ? Tu veux quoi à la fin ? Que je fasses comme si rien n'était alors que c'est faux ! Tu veux que je fasses comme si j'avais jamais appris ce que tu avais dit à mon sujet ? Tu vois, j'avais confiance en toi, on avait dit qu'on en parlerai à personne, c'est intime ce genre de truc et... Trop, c'est trop, je serrais les dents pour retenir les larmes qui montaient à une vitesse folle, les poings serrés contre mon classeur, je me retournai et filai en quatrième vitesse dans les toilettes des filles.


Une blessure mentale met plus de temps à guérir qu'une blessure physique mais savoir pardonner la personne qui vous a infliger cette souffrance, c'est retrouvez la force, se reprendre en main. Certes, ce pardon n'est pas toujours facile à donner mais lorsqu'on le donne, on ressent cette plénitude, cette sensation d'avoir bien agi. Dans la vie, il faut savoir tourner la page... J'étais aux bords des larmes, des larmes de joies, à force de rire, les mots étaient durs à placer tellement je riais. - LOUKAA ! Arrêtes, je t'en suppie... un nouvel éclat de rire, empreint d'un bonheur immense, bon, d'accord, j'étais torturée par des chatouilles de la part de mon cher ami Riley-Louka Mackenze mais qu'est-ce que j'étais contente de le retrouver. - RILEY-LOUKA MACKENZIE ! VEILLEZ CESSER IMMEDIATEMENT DE ME TORTURER A L'AIDE DE CHATOUILLES ! - Sinon quoi ma athé ? Le soleil était bien présent ce jour-là, dans la piscine de luxe de mes parents, je me détendais avec mon Louka, celui avec qui j'avais vécu tant de choses. C'était surement l'un de nos derniers étés ensemble, nous en profitions donc énormément. Je me souviens encore de nos visages épanouis, nous n'étions plus du tout le couple parfait et envié par tout le lycée mais nous restions les meilleurs amis du monde. C'était même plus que cela, c'était comme si nous étions frère et soeur, tellement lié, tellement attentionnés envers l'autre. Lui, il avait sa route tracée par ses parents ; il devait faire des études d'économie à Colombia, il ne voulait pas mais avait-il vraiment le choix ? Quant à moi, je restais indécise, je ne savais pas quoi faire de ma vie, je n'étais pas nulle loin de là mais mon truc à moi, c'était plutôt me déhancher entre deux temps morts d'un match de basket. Allez à l'université n'était pas une priorité mais dans la vie, il faut faire des choix car, il faut penser à l'avenir, on ne sait jamais ce que celui-ci nous réserve. Ca, je l'ai appris le jour où j'ai perdu ma tante, cette jeune maman d'à peine 30 ans, elle venait d'accoucher d'une merveilleuse petite fille et déjà un cancer du foie l'avait atteint. La vie est trop courte pour ne pas être vécue à fond. Je suis douée en dessin et la mode est ma passion, Colombia possède une " partie " stylisme, oui, je vais tenter cela, je vais suivre mon louka, parce qu'il m'est tout bonnement impossible de faire cela sans lui. TROIS SEMAINES ET QUATRES JOURS PLUS TARD - 9H58 La tension monte, j'ai l'impression que mon coeur va exploser, heureusement, une des personnes qui m'est le plus cher est là, accompagnée de Louka, je monte dans l'avion, direction Colombia et les études. J'ai lu sur le site de l'université qu'il y avait un groupe de cheerleaders, je crois que je vais céder à la tentation de me présenter aux auditions, ne dit-on pas que le meilleur moyen de résister à la tentation est d'y céder ? Je ferme les yeux, bientôt... bientôt je découvrirais une nouvelle université, tout comme une nouvelle athéna, une athéna qui étudiera dans le stylisme. Mais une Athéna, qui fidèle à elle-même, sera en compagnie de Louka.